dimanche 29 juin 2008

La chaloupe sardinière.


Les chaloupes sardinières ont connu peu d'évolution entre la fin du 19ème siècle et leur quasi disparition au moment de l'apparition du moteur dans les années trente.
Selon les témoignages seuls quelques vieux marins étaient capables de reconnaître le port d'origine de tel ou tel bateau.
Peu de différence donc entre les 3000 à 4000 chaloupes qui chassaient les bancs de sardines entre Camaret et Le Croisic au début du vingtième siècle.

Une étrave légèrement avancée, un étambot très pointu à l'arrière,
une coque pontée à l'avant et à l'arrière dès 1905,
deux mâts, à l'avant le mât de misaine
et à mi longueur de la quille, le mât de taillevent,.

Deux voiles gréées au tiers,
la plus petite, celle de misaine à l'avant
et celle de taillevent juste derrière,
pour gagner un peu de vitesse par petit temps
les marins ajoutent parfois un hunier au taillevent.

La misaine est établie sous le vent de son mât,
le taillevent, au vent de son mât.

Pour compléter le dessin il ne faut pas oublier les avirons,
deux aussi longs que le bateau et pesant chacun plus de cinquante kilos, deux autres un peu plus courts...
Avec ces quelques traits de crayon
on peut croquer rapidement
la chaloupe sardinière
du début du 20ème siècle.
Pour la couleur, pas besoin d'une palette très variée.
Noir, coaltar pour la coque,
Rouge pour les voiles.
Le tableau ne manque pas de caractère,
mais une petite touche de fantaisie
vient l'agrémenter et le personnaliser :
l'immatriculation du bateau et son nom,
sont gravées ou peintes
en lettres décoratives blanches sur le noir de la coque,
les même motifs décoratifs sont souvent repris
sur la tête de la barre et sur le manche des avirons.

lundi 11 février 2008

Poulgoazec, port de pêche...

Sur la rive droite du Goyen, Audierne, la ville, le centre administratif, sur la rive gauche, Poulgoazec, le grand port de Plouhinec, l'autre, Pors Poulhan, plus petit, mais très pittoresque, et sans doute beaucoup plus ancien si l'on en croit les vestiges archéologiques de la pointe du Souc'h et de Menez Dregan qui situent les premiers occupants autour de 500 000 ans avant J.C. Pors Poulhan est également connu pour la statue de René Quillivic qui marque la frontière entre le Cap Sizun et le Pays Bigouden. Mais revenons à Poulgoazec qui est dans ce début du vingtième siècle le port des "travailleurs de la mer" face à Audierne.

C'était au temps où le Goyen était à peine assez large pour accueillir la centaine de chaloupes qui rentraient au port en fin d'après-midi.

Poulgoazec est, semble-t-il, le port où est basée la flotte sardinière de Plouhinec et vraisemblablement la majorité des chaloupes sardinières immatriculées à Audierne.

Entre ceux d'Audierne et ceux de Poulgoazec ce n'est pas le grand amour, les marins de la rive gauche n'ont pas beaucoup d'estime pour les ligneurs d'Audierne qu'ils appellent, "paotred burug", autrement dit, "chercheurs de vers de vase"...

Eux pratiquent un pêche qui varie selon les saisons, comme ceux de Douarnenez et ceux de la plupart des ports du Finistère sud.
En janvier et février, c'est la raie, en mars et avril, ils cherchent la grosse sardine et le gros maquereau. La campagne de la sardine de rogue commence à la mi-juin pour se terminer à la mi-novembre.
Les ligneurs d'Audierne sont des canots jaugeant entre 2 et 3 tonneaux, et longs d'environ 15 pieds ou 4 à 5 mètres.Les chaloupes sardinières, sont plus importantes, elles sont plus adaptées aux pêches d'automne, d'hiver et de printemps, avant et après la sardine.

vendredi 25 janvier 2008

Le début des recherches

La mairie de Plouhinec m'a communiqué rapidement les coordonnées de deux contacts, ceux de monsieur Adrien Kerloc'h, le président des anciens combattants de Plouhinec et de monsieur Henri Cabillic. A ce jour je n'ai pas réussi à joindre monsieur Cabillic. Monsieur Kerloc'h m'a beaucoup aidé.

C'est lui qui m'a envoyé la liste des "marins pêcheurs envoyés par le fond par les boches", c'est l'inscription que porte le monument aux morts de Plouhinec, elle est choquante en 2008, mais elle indique aussi l'émotion soulevée par ce massacre qui voyait disparaître en quelques instants 20 marins pêcheurs laissant 43 orphelins.



C'est également lui qui m'a donné les coordonnées de monsieur Jean-Jacques Doaré, historien local qui a écrit un livre sur la 2ème guerre mondiale dans le Cap Sizun et qui travaille sur un autre portant sur la 1ère guerre mondiale.

Ses recherches sont en cours et c'est par lui que j'ai su deux choses, les bateaux coulés étaient de Poulgoazec et ils s'appelaient "La providence de dieu" et "Jolie brise"



Partant de ces renseignements il fallait rechercher des témoignages des descendants possibles des marins pêcheurs coulés par ce sous-marin.



Les nombreux coups de téléphone ont débouché sur quelques pistes intéressantes. Avant d'en faire le tour il m'a semblé nécessaire d'enrichir mes connaissances sur les conditions de travail de mon grand-père et des ses compagnons...

... dont voici les noms, tels qu'ils ont été inscrits sur le monument aux morts de Plouhinec.


jeudi 24 janvier 2008

Mon grand-père Canévet...

Voilà ce qu'il me reste des nombreux récits de mon père au sujet de la disparition de son père en 1917.

Le commandant du sous-marin qui avait envoyé les bateaux de pêche par le fond était le descendant de protestants français chassés par Louis XIV après la révocation de l'Edit de Nantes, un certain Von quelquechose, mais, devenu amiral, il se trouvait à Brest en avril 1941 quand l'hôtel Continental a été bombardé par les avions alliés qui essayaient de couler les cuirassés allemands Gneisenau et Schamhorst réfugiés dans la rade abri.
Bien fait...

Mon père nous disait aussi que l'on avait entendu le canon de la côte...
Il avait sans doute donné la date exacte et même le nom du bateau mais j'avais déjà oublié cela.

Depuis quelque temps je voulais complèter cette histoire, avant que ma mémoire me lâche.
Par où commencer?
Internet devait me donner au moins des pistes, en multipliant les mots d'entrée de mes recherches j'allais bien un jour ou l'autre par tomber sur des renseignements plus précis...
J'ai fini par m'adresser à la mairie de Plouhinec, berceau de la famille Canévet, là où était né Louis Canévet le 9 décembre 1872.

jeudi 17 janvier 2008

POULGOAZEC 1917

Au large des côtes du Finistère croisent les sous-marins allemands qui empêchent les cargos américains d'atteindre les ports de Brest, Lorient ou Saint-Nazaire et Nantes...
Depuis quelques temps les pêcheurs de Poulgoazec ont reçu des avertissements de l'équipage de celui qui surveille la baie d'Audierne.
La guerre sous-marine est devenue une priorité du Kaiser, les ordres ont été durcis: "plus un bateau quelque soit son tonnage ne sera toléré dans les zones côtières"
On dit d'ailleurs, et cela explique un peu cette nouvelle rigueur, qu'au début de l'année un bateau de pêche de l'île d'Yeu a attaqué et qu'il aurait même coulé un sous marin.
Le commandant du sous-marin précise qu'il va être remplacé et que le nouveau commandant exécutera les ordres à la lettre.

samedi 12 janvier 2008

Pas facile de se lancer...

Un blog c'est, paraît-il, pour communiquer,

échanger, se faire connaître,

en créant celui-ci je dois accepter ces côtés inévitables,

mais je voudrais qu'il me serve surtout

de mémoire que je pourrai consulter de temps en temps

comme on recherche dans une boîte à souvenirs,

une boîte dans laquelle je pourrai,

au fil des jours, ranger mes découvertes:

- un article intéressant,

- un livre, un film, un évènement,

- les résultats de quelques recherches.