Un homme est mort...
Christophe Goret dit Kris et Davodeau.
Pas de réunion du groupe des lecteurs ce mois, je reviens à une présentation de l'an dernier, avant que je remette ce blog en marche. C'est une BD de Kris et Davodeau. Cette histoire est restée dans ma mémoire, petit zef âgé de 11 ans à l'époque, fils d'ouvrier de l'arsenal, Edouard Mazé est resté un héros des luttes ouvrières de ce Brest qui se relevait petit à petit de ses ruines.
Merci à Gaël pour ce livre qui m'a remis en mémoire ces événements.
UN HOMME est
mort…
Co scénarisée par Kris et Davodeau dessinée par
Davodeau
Christophe Goret, dit Kris, né le 4 septembre 1972 à Brest, est
un scénariste de bande dessinée français.
En
2003, il se lance dans l’écriture d’Un Homme est mort (Futuropolis), dessiné par Étienne Davodeau. Cet album paraît
en octobre 2006 et obtient de nombreux prix dont celui de la bande dessinée d’actualité de France Info2.
Étienne Davodeau,
né le 19 octobre 1965 à Botz-en-Mauges (Maine-et-Loire),
est un dessinateur et scénariste français
de bandes dessinées.
Résumé :
Le contexte :
1950, la guerre est finie depuis cinq ans.
1950, la guerre est finie depuis cinq ans.
En France, après l’enthousiasme de la Libération et des premières mesures
préconisées par le CNR et mises en place par le Gouvernement Provisoire, les
difficultés quotidiennes et les dissensions au sein du gouvernement font naître
peu à peu la désillusion au sein des couches populaires.
De nombreuses grèves parfois violentes éclatent un peu partout en France
dans tous les secteurs.
De Brest il ne subsiste plus rien. Des bombardements massifs et des combats
acharnés de presque un mois ont anéanti la ville, son port, son arsenal. Brest
est un désert.
Il faut tout reconstruire.
Des milliers d'ouvriers travaillent sur les chantiers.
1950. C'est la grève. Les chantiers sont immobilisés, les ouvriers de l'Arsenal rejoignent le mouvement. De violents affrontements surviennent lors des manifestations.
Le 17 avril, le drame se produit. La police tire sur la foule, blessant plus de vingt personnes et tuant un homme. Édouard Mazé.
Le lendemain, appelé par la CGT pour tourner un film sur le mouvement, René Vautier débarque clandestinement à Brest (il est alors recherché par la police suite à un premier film documentaire, Afrique 50, témoignage sans concessions du système colonial français d'après guerre). Les responsables qui l’accueillent le confient à Ptit Zef et Désiré, deux syndicalistes, pour le guider dans Brest et le présenter sur les chantiers en grève.
Des milliers d'ouvriers travaillent sur les chantiers.
1950. C'est la grève. Les chantiers sont immobilisés, les ouvriers de l'Arsenal rejoignent le mouvement. De violents affrontements surviennent lors des manifestations.
Le 17 avril, le drame se produit. La police tire sur la foule, blessant plus de vingt personnes et tuant un homme. Édouard Mazé.
Le lendemain, appelé par la CGT pour tourner un film sur le mouvement, René Vautier débarque clandestinement à Brest (il est alors recherché par la police suite à un premier film documentaire, Afrique 50, témoignage sans concessions du système colonial français d'après guerre). Les responsables qui l’accueillent le confient à Ptit Zef et Désiré, deux syndicalistes, pour le guider dans Brest et le présenter sur les chantiers en grève.
La BD raconte l’histoire de ce film militant, sa conception, son
utilisation, ses pérégrinations, La caméra n’enregistre pas le son, Vautier
propose de lire le poème d’Eluard, un homme est mort pendant la projection,
mais après une centaine de séances, sur les différents chantiers en grève, dans
des cafés, des patronages laïques il est aphone… Ptit Zef qui a participé à
toutes les projections se proposent pour prendre la suite, René Vautier prend
soin de l’enregistrer sur un vieux magnétophone…
La grève est finie, Vautier est rentré à Paris, Paul Eluard qui a entendu
parler de cette aventure demande à voir le film, c’est la bande magnétique de
Ptit Zef qui accompagne la projection…
Pourquoi une BD ?
Comment imaginer un livre « ordinaire » sur le sujet. Difficile
de présenter la ville, les évènements sans de longues descriptions, la bulle
rend immédiatement compte des dialogues entre les ouvriers et le cinéaste.
Pas besoin de longues descriptions pour rendre compte de l’état de la
ville, un seul dessin d’une demi-page et le désert qu’est Brest à cette époque
n’a pas besoin de mots pour exister.
Que dire de la double page que l’on prend en pleine figure quand Ptit Zef
s’approprie le poème d’Eluard.
Né à Camaret-sur-Mer (Finistère) le 15 janvier 1928 d’un père ouvrier d’usine et d’une mère institutrice, René
Vautier mène sa première activité militante
au sein de la Résistance en Bretagne en 1943, alors qu’il est âgé de quinze
ans, ce qui lui vaut plusieurs décorations.
Après des études secondaires au lycée
de Quimper, il
est diplômé de l’Institut
des hautes études cinématographiques (IDHEC) en 1948, premier de sa promotion en section
réalisation-production4.
Vautier est l’auteur d’un oeuvre
essentiellement anticolonialiste, qui se focalise sur la guerre d’Algérie,
dénonçant en particulier la torture. Mais son tempérament engagé le pousse à
filmer aussi contre le capitalisme (Quand
tu disais Valéry, en 1976), contre l’apartheid (Frontline, 1976, qui n’obtient pas
le visa de diffusion en France) ou le FN (A
propos de l’autre détail, 1984-1988) voire à propos de la pollution
(Hirochirac, 1995).
René Vautier, c’est l’homme à qui l’on doit la
fin officielle de la censure politique au cinéma en France. Grâce à 33 jours de
grève de la faim, en 1973. Il ne subira plus le harcèlement d’Etat
(confiscation de bobines et prison pour Afrique
50, poursuite pour atteinte à la sûreté nationale avec Une nation l’Algérie en 1954,
etc.), mais on continuera à taire son œuvre. Une seule fois, son film le plus
connu, Avoir
vingt ans dans les Aurès, prix de la
critique internationale à Cannes en 1972, passa à la télé, mais «par erreur», remarquait-il avec
humour.
C’est un homme que j’aurais bien aimé
rencontré, un « instituteur », comme le voulait la 3ème République en
remplaçant les maîtres d’école par les instituteurs, destinés à aider les
enfants à vivre debout, à s’instituer…
Paul ELUARD 1895- 1952
Gabriel Péri
Un homme est
mort qui n’avait pour défense
Que ses bras
ouverts à la vie
Un homme est mort qui n’avait d’autre
route
Que celle où l’on hait les fusils
Un homme est mort qui continue la lutte
Contre la mort contre l’oubli
Car tout ce qu’il voulait
Nous le voulions aussi
Nous le voulons aujourd’hui
Que le bonheur soit la lumière
Au fond des yeux au fond du cœur
Et la justice sur la terre
Il y a des mots qui font vivre
Et ce sont des mots innocents
Le mot chaleur le mot confiance
Amour justice et le mot liberté
Le mot enfant et le mot gentillesse
Et certains noms de fleurs et certains
noms de fruits
Le mot courage et le mot découvrir
Et le mot frère et le mot camarade
Et certains noms de pays de villages
Et certains noms de femmes et d’amies
Ajoutons-y Péri
Péri est mort pour ce qui nous fait
vivre
Tutoyons-le sa poitrine est trouée
Mais grâce à lui nous nous connaissons
mieux
Tutoyons-nous son espoir est
vivant.
Paul Éluard
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