AEPR
Anciens Groupe de lecteurs
séance
du jeudi 22 novembre 2018
Nous
étions 10 : Chantal, Nicole, Michèle C., Jean-Pierre,
Roger,
Charles, Martine, lise, Michèle L. et Michèle P.
Michèle L . :
Le quai de Ouistreham Florence Aubenas. L'auteure, journaliste, fait une immersion
pendant plusieurs mois dans le monde du personnel de nettoyage. Elle candidate
incognito, ayant changé la couleur de sa chevelure, et fera beaucoup de CDD
avant d'obtenir un CDI. Elle dénoncera tout ce qui est anormal et décrira les
relations de certains employeurs antipathiques n'ayant aucune considération
pour les ouvrières. Elle montre les difficultés à être embauché et découvre un
monde qui lui était complètement inconnu. Il y a de l'entraide dans les
relations avec ses collègues.
Martine : Le suspendu de Conakry J.C. Ruffin. Policier. Un plaisancier « blanc » retrouvé pendu au mât
de son bateau, une femme nue sur le pont.... Un membre du service consulaire de
l'ambassade, qui rêvait d'être policier, veut résoudre l'énigme . C'est un
original, couvert chaudement malgré la forte chaleur, amateur de Tokay,
pianiste, sensible et très psychologue. Il va sympathiser avec la sœur du pendu
qui vient pour rechercher la vérité.
Charles : Sonia I. Karpowich. Un
réalisateur demande à Sonia de raconter sa vie afin de construire un scénario.
Elle a été maltraitée. Son père a été accusé du meurtre de sa mère. Pendant
l'occupation allemande dans ce village à la
frontière entre la Pologne et la
Biélorussie, elle subit la vindicte de ses voisins car elle est belle et
fréquente un jeune soldat ennemi , homme plein d'humanité. Nicolas naîtra de
cette relation. Enorme tuerie lors du soulèvement des paysans contre
l'envahisseur.
Michèle C. : Le
pays que j'aime Caterina Bonvicini. Olivia est la fille d'une famille
italienne richissime et Valério est le fils de leur jardinier. La famille riche
fait tout pour intégrer celle de Valério. Les enfants sont très proches et le
grand père d'Olivia les conduit à l'école dans sa voiture blindée. Cet homme
sera assassiné pour avoir refusé un prêt important à un de ses
« amis ». Blessée dans un attentat à Bologne la maman de Valério veut
quitter leurs employeurs car ils se montrent indifférents lors de cet
événement. Elle décide de quitter les lieux avec son fils, le papa refusant de
s'en aller. Elle connaîtra la misère à Rome et y accueillera Olivia pour la
protéger dans des conditions précaires. Puis les enfants seront éloignés l'un
de l'autre, tout en continuant à s'écrire. Péripéties d'adultes, mariages,
retrouvailles. Bien des épreuves pour chacun d'eux avant le rapprochement
final. Valério offrira des conditions d'habitat excellentes à ses parents qui
se sentiront déracinés dans un environnement social où ils se sentent
exclus.
Chantal D. : Et tu n'es pas revenu Marceline Loridan Evens . C'est
une lettre d'amour à son père qui n'est jamais revenu de la déportation. Tous
les deux ont été dénoncés et déportés en même temps lors de ses 16 ans. Elle a
connu plusieurs camps et a y croisé son père une fois dans une scène
bouleversante. Elle ne se sent pas bien accueillie en revenant dans sa
famille car on attendait beaucoup le
retour paternel. Impossible de raconter son vécu, de partager ce passé que
personne ne veut entendre. Elle a un rapport faussé avec son corps, dévoilé
devant Menguele de triste mémoire. Elle refusera la maternité, sera soignée
contre la tuberculose et tentera de se suicider. Toute sa vie elle aura la
quête de ce père qu'elle aimait plus que tout. Elle en sera inconsolable. Ecrit
poignant, glaçant parfois. Coup de cœur.
Nicole : Au grand
lavoir Sophie Daull. L'auteure a subi deux traumatismes : jeune, sa mère a
été assassinée puis elle perdra une fille de maladie. Roman auto biographique
où la réalité et la fiction sont indissociables. Les deux personnages, la fille
de la victime et le meurtrier, s'expriment à la première personne, trente ans
après le drame. Condamné à perpétuité, il est libéré au bout de 18 ans et intègre
un service municipal, dans une ville éloignée, ville dans laquelle elle est
invitée à dédicacer le roman de leur histoire. Il est très tourmenté par sa
venue et sera tenté de s'y rendre.
L'auteure écrit le vécu du meurtrier de sa mère avec empathie. C'est
stupéfiant. C'est un récit sans suspense mais la qualité de l'écriture en fait
tout l'intérêt.
Roger : Les
cigognes sont immortelles Alain Mabanckou. Ce roman, en partie autobiographique, est le récit, à la
première personne, d'un jeune collégien de 13 ans. Trois jours d'événements,
qui se passent au Congo et sont présentés sous un angle naïf, humoristique. Un
plaisir de lecture. Les relations familiales, sur fond de polygamie, les
voisins, le marché, la vie au collège sont racontés par Michel, doux rêveur,
qui imagine des cigognes partout. On lui avait dit que les morts devenaient ces
oiseaux. Tout se corse pour les siens lors de l'assassinat du président par un
de ses oncles.
COULEURS DE
L’INCENDIE, Pierre LEMAITRE.
Deuxième roman d’une trilogie, le
troisième est à paraître, l’auteur le présente en rendant hommage à Alexandre
DUMAS.
Difficile, en effet de ne pas
penser aux histoires de vengeance de Dumas, et en particulier à Edmond DANTES.
On se rappelle que ce dernier a été trahi par
ses amis et qu’il a passé toute sa vie à se venger.
On peut également penser à Zola
et « La curée » ou à « César Birotteau » de Balzac.
Dans la construction de son roman
Pierre Lemaitre soutient la comparaison avec ses illustres maîtres.
Nous sommes en 1928, Marcel Péricourt
vient de mourir, il ne s’est jamais remis de la disparition d’Edouard, son
fils. Le premier roman de la trilogie, « Au revoir là-haut » retrace
les circonstances de cette disparition et les problèmes conjugaux de sa fille,
Madeleine.
« Couleurs de
l’incendie » débute par les obsèques de Marcel Péricourt, tout le monde
cherche le petit Paul, celui-ci est monté au 2ème étage, il se jette
par la fenêtre et vient s’écraser sur le cercueil de son grand-père.
Madeleine s’abandonne à
l’influence de Gustave Joubert, le vice-président de la banque. Léonce, sa dame
de compagnie supplée à toutes les tâches que Madeleine n’a plus la force de
remplir. Charles Péricourt, le frère de Marcel essaie de profiter de la
situation mais le testament lui est très défavorable. André, le percepteur de
Paul et l’amant de Madeleine essaie de trouver un autre emploi, il souhaite
devenir journaliste, Madeleine intervient auprès du directeur d’un grand
journal qui accepte de le prendre comme chroniqueur à condition que Madeleine
paie son salaire…
Paul survit à sa tentative de
suicide mais il reste paraplégique.
Madeleine, rongée par le remords
de ne pas avoir protégé son fils lui consacre désormais ses jours et ses nuits,
très rapidement elle est incapable de faire face à toutes les tâches que
suppose ce dévouement de tous les instants. Paul ne fait aucun progrès jusqu’au
jour où Madeleine accepte de se faire aider par une infirmière à domicile.
Après bien des tergiversations c’est une jeune infirmière de nationalité
polonaise, ne connaissant aucun mot de français qui est embauchée.
Tout change pour Paul, grâce à
Vlady il découvre la musique, l’opéra…
Gustave profite de la faiblesse
de Madeleine et la pousse à des opérations financières qui finissent par la
ruiner tout en l’enrichissant. Il récupère sa fortune, sa maison de famille et
se marie avec la pulpeuse Léonce, la dame de compagnie de Madeleine.
Madeleine achète un appartement
avec les quelques ressources qui lui restent de sa fortune, avec Paul et Vlady ils y emménagent. Au cours
d’une visite d’André Paul a une crise d’angoisse, Madeleine congédie André et
essaie de calmer son fils qui lui raconte le calvaire qu’il a vécu quand André
était son percepteur, comment ce dernier a abusé de lui à chaque fois qu’elle
sortait. Il lui explique qu’il cherchait protection auprès de son grand-père,
sans toutefois lui révéler les agissements d’André. La disparition de son
grand-père l’a poussé à se jeter par la fenêtre.
C’en est trop pour Madeleine. Le
temps de la vengeance est venu.
Madeleine va voir Dupré, l’ancien serviteur de son ex mari. A
eux deux ils vont organiser et réaliser des plans qui n’ont rien à voir avec la
« J »ustice. Chacun des protagonistes de sa ruine et du crime commis
contre son fils vont devoir payer…
Alexandre DUMAS peut ranger sa
plume d’oie, Pierre Lemaître n’à rien à lui envier dans la mise en scène de la
vengeance…
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